Connaissez-vous l’impact d’une journée à travailler sur votre ordinateur ?

Elle correspond à 9 km en voiture ou la consommation énergétique de 80 ampoules !

Et globalement, la consommation d’énergie nécessaire à l’utilisation d’Internet et à la fabrication des différents supports numériques engendre de fortes émissions de CO2. Vous ne le saviez pas ? Ne vous inquiétez pas l’écologie digitale reste une notion dont seulement 40 % des Français ont conscience.

L’écologie digitale est donc « la discipline qui étudie l’impact environnemental des différents écosystèmes
qui relient l’homme à la technologie numérique afin de limiter leurs effets néfastes sur l’environnement. L’idée n’est pas d’abandonner la technologie, puisque nous en avons besoin, mais de l’utiliser de manière responsable et optimisée.

En termes d’utilisation, nous aussi sommes un peu perdus. Le blog GreenIT s’est intéressé à l’impact de notre consommation et ses résultats sont alarmants puisqu’un actif consomme par an :
  • 5 740 kWh d’énergie primaire ;
  • 800 kg de gaz à effet de serre ;
  • 14 000 litres d’eau ;
  • 50 millions de tonnes de déchets et d’équipements électroniques et électriques.
En un an, notre consommation d’internet est responsable de 2 % des émissions de gaz à effet de serre, soit le même pourcentage que les voyages en avion dans le monde sur la même période. Pourtant, très peu de gens sont conscients de leur empreinte carbone numérique.
La pollution numérique n’a ni odeur, ni couleur, ni forme apparente, mais elle existe bel et bien.

Avec ses solutions dématérialisée, le numérique semble l’une des réponses idéales pour lutter contre le réchauffement climatique et la pollution. Pourtant, il génère un volume non négligeable d’émissions de CO2. À lui seul, le numérique est responsable de 4 % des émissions mondiales de CO2. Soit 1,5 fois plus que l’ensemble du transport aérien !

Entre la fabrication des appareils, la consommation d’électricité pour leur fonctionnement, le déploiement d’antennes relais… Le petit monde d’Internet a un impact considérable sur le nôtre.
Son empreinte carbone est si élevée que si elle était un pays, elle serait le troisième plus grand consommateur d’énergie au monde.
Si en 2018, on estimait à 15 milliards le nombre d’équipements numériques en activité, celui-ci sera multiplié par cinq en 2025
Le numérique représente 4,2 % des émissions des GES. Ces gaz à effet de serre qui provoquent une réchauffement climatique anthropique. La part du numérique dans les émissions mondiales de GES pourrait atteindre 8 % en 2025.

Quelles en sont les raisons ?

LA FABRICATION D’APPAREILS ELECTRONIQUES

Pour concevoir les différents appareils numériques dont vous disposez (smartphone, PC, tablette, etc.), les fabricants ont recours à différents métaux rares. Scandium, yttrium, lithium… Très limités, les gisements de ces matériaux se situent essentiellement dans des pays comme la Bolivie, la République Démocratique du Congo ou la Mongolie.

Leur extraction génère un impact important sur les sols et la biodiversité, mais produit aussi des conséquences sociales, avec des conditions de travail et sanitaires souvent calamiteuses pour les ouvriers. D’un point de vue environnemental, l’extraction de ces produits engendre un épuisement rapide, puisqu’ils ne sont pas renouvelables. Le chiffre est alarmant : la fabrication d’appareils technologiques représente 76% de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables du monde.

Quelle solution ?

  • Conserver plus longtemps ses appareils
Changer moins souvent de matériel et donc conserver plus longtemps son matériel permet aussi de limiter le gaspillage des ressources naturelles.
Selon l’ADEME, garder une tablette ou un ordinateur quatre ans au lieu de deux améliore de 50 % son bilan environnemental.
  • Réparer votre matériel informatique
De nombreuses associations réparent votre matériel au lieu de le jeter. Moins de la moitié des appareils qui tombent en panne sont réparés (soit 44% des appareils).
Confiez vos appareils usagés à des filières spécialisées qui récupéreront ces métaux pour les réutiliser.
  • Mutualiser vos équipements
Au bureau, il est assez courant de mutualiser une imprimante. Pour se diriger vers une sobriété numérique et réduire l’empreinte de nos usages, il convient d’apprendre à partager son matériel plutôt que de se suréquiper.
  • Favoriser le réemploi des équipements
S’il est absolument nécessaire d’acheter du nouveau matériel informatique, vous pouvez privilégier les appareils récupérés et restaurés. La démarche environnementale qui consiste à acheter en seconde main a pour objectif de réduire son empreinte carbone.

LES DATAS CENTER : DES SUR-CONSOMMATEURS D’ÉNERGIE

Les datas centers regroupent d’importants volumes de serveurs, dans lesquels sont stockées toutes les informations d’Internet. Pour fonctionner, ces sites ont besoin de consommer beaucoup d’énergie. En France, les data centers consomment en moyenne 5,15 MWh/m2/an. Un data center de 10 000 m2 consomme donc autant qu’une ville de 50 000 habitants
Or, notre société est fortement positionnée sur la data. La population mondiale n’a jamais fabriqué autant de données numériques : 90 % des données dont nous disposons ont été produites entre 2015 et 2017… Et ce n’est pas près de s’arrêter !

Quelle solution ?


Limitez le stockage inutile en triant régulièrement.

Il faut aussi dire que l’humanité n’a jamais engendré autant de données : tous les 2 jours, la population mondiale produit autant d’information qu’elle n’en a générée depuis l’aube de son existence jusqu’en 2003.

Le stockage de documents en ligne impose des allers-retours entre le terminal de l’utilisateur et les serveurs. Cela consomme deux fois plus d’énergie que de la stocker directement sur l’ordinateur. Si vous n’avez pas assez d’espace sur votre ordinateur, vous pouvez investir dans un disque dur externe.

Ce type de pollution est principalement dû aux informations stockées dans d’énormes centres de données qui consomment beaucoup d’énergie.
10% c’est part de l’électricité consommée par les data centers en France.
Certains de ces centres de données ont la taille d’un stade de football. Ils contiennent des milliers d’ordinateurs en ligne et fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Les centres de données stockent et envoient en permanence des courriels, des vidéos et des documents. Un data center nécessite d’énormes quantités d’énergie ainsi que des systèmes de refroidissement adéquats.

Repenser le stockage des données


Puisque la grosse problématique concerne l’entreposage, pourquoi ne pas concevoir de nouvelles manières de stocker ? Des chercheurs de l’École Polytechnique de Zurich ont développé une solution révolutionnaire : utiliser l’ADN synthétique comme stockage.
Les équipes ont jusqu’à présent réussi à stocker la totalité d’un album de Massive Attack sur des brins d’ADN. Le fichier audio a été compressé pour ne peser que 15 Mo puis stocké sur 920 000 brins d’ADN synthétique. Grâce à un encapsulage dans des billes de verre, l’album « ADNisé » devrait rester intact quelques centaines de milliers d’années. Les fondateurs de la start-up DNA script Sylvain Gariel et Thomas Ybertaffirment même « On peut stocker toute l’information numérique produite par l’humanité dans un tube à essai ». La solution ne serait-elle pas ici ?

Passer à l’edge computing

Avant de lister les bénéfices de cette solution, revenons sur le concept de l’edge computing. Dans le fonctionnement actuel des entreprises, toutes les données générées par les machines sont envoyées et traitées dans les Data Centers distants.
Problème : avec l’avènement de l’IoT, les objets connectés créent et envoient toujours plus de données. Au-delà des risques de sécurité, la centralisation des données demande un effort considérable pour les machines. Elle impacte aussi grandement l’empreinte écologique de la structure.
L’edge computing revient à centraliser et traiter les données localement à l’aide de minuscules Data Centers placés à proximité des objets connectés, voire, directement dessus. La donnée n’est plus traitée de manière centrale, mais en périphérie d’où le terme « edge ». Puisque l’edge computing traite la donnée localement, il peut trier les informations et n’envoyer que les éléments importants aux terminaux.
Cette solution est donc plus écologique puisque les données parcourent une distance moins importante et qu’elles n’exigent pas de cycle de refroidissement par l’eau, contrairement aux Data Centers.

LES ANTENNES RELAIS (4G/5G) : DES ÉMETTEURS IMPORTANTS DE CO2

Si la fabrication d’appareils numériques génère de la pollution, les dispositifs pour les utiliser provoquent aussi un impact environnemental. En effet, la conception des antennes relais nécessite également des matériaux rares. Or, les réseaux Internet (ADSL, 4G, 5G…) ne peuvent être utilisés sans ces antennes relais…
De plus, l’émission et la réception des signaux constituent une source importante de pollution. Au-delà des ondes aux effets scientifiquement discutés, les antennes relais sont d’importants émetteurs de gaz à effet de serre. En 2020, le Haut conseil pour le climat estimait dans un rapport que l’arrivée de la 5G allait représenter entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes de CO2 supplémentaires en 2030.

Quelle solution ?

Privilégier une connexion wifi à la 4G : elle est 5 à 25 fois moins énergivore.

LES MAILS : DU STOCKAGE INUTILE

306 milliards : c’est le nombre de mails envoyés tous les jours dans le monde. Un mail avec une pièce jointe de 1 Mo émet 19 g de CO2. La raison ? L’énergie consommée par les serveurs pour acheminer les messages jusqu’à leurs destinataires. Ainsi, envoyer 20 mails par jour revient à parcourir 100 km en voiture ! Or, la majorité des mails reçus sont des spams et ne sont pas ouverts.
En moyenne, un Français reçoit environ 900 newsletters par an, soit plus de 9 kg d’émissions CO2. C’est pourquoi il est important de ne pas souscrire systématiquement aux newsletters proposées et de ne pas renseigner vos informations sur les différents sites que vous consultez. Vous éviterez ainsi les spams et la surconsommation d’énergie générée par leur stockage sur les serveurs.

Quelle solution ?

  • Se désabonner des newsletters inutiles et limiter le nombre de personnes en CC au strict nécessaire !
  • Utiliser un nettoyeur de boite mail pour supprimer vos newsletters inutiles.
  • Trier régulièrement vos mails et supprimer les plus anciens

Faut-il imprimer ses mails ?

L’impression d’un mail doit être exceptionnelle.
  • Il faut en moyenne un arbre pour produire 15 000 feuilles de papier soit 30 ramettes
  • 5 000 kWh sont nécessaires pour fabriquer et sécher une tonne de papier
  • On imprime dans les entreprises en moyenne 34 feuilles/jour/salarié et 14% des impressions
  • En limitant nos impressions, nous pouvons réduire les déchets de 6kg par personne et par an
Le choix de la police de caractère peut avoir aussi un poids écologique.


Pour économiser de l’encre, la police Ecofont (police à trous) permet d’économiser de l’encre sans nuire à la visibilité. On estime l’économie réalisée de 15 à 50%.
D’autres polices sont classées dans les polices éco-responsables , Garamond, Ryman eco et Century Gothic. Times New roman et Calibri sont classées dans les plus économiques. Par contre, Comic sans Ms, tahoma et trebuchet sont classées dans les gourmandes.

Changer sa vision sur le long terme
À ce jour, moins d’un quart des entreprises françaises a intégré le Green IT à sa démarche.
Une structure qui souhaite changer à long terme peut se tourner vers une nouvelle discipline, le Green IT. Celle-ci rassemble 8 thématiques : les infrastructures informatiques, les Data Centers, les impressions, la gestion de la fin de vie, les achats, la gouvernance, les postes de travail et les applications.

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